Chouchou du mois
POUR LA FRANCE
Un matin, Maureen Kearney est violemment agressée chez elle. Elle travaillait sur un dossier sensible dans le secteur nucléaire français et subissait de violentes pressions politiques. Les enquêteurs ne retrouvent aucune trace des agresseurs… Est-elle victime ou coupable de dénonciation mensongère ?
Un thriller haletant sur un scandale d’état.

Dimension intime
"Il me manquait une dimension intime. C’est ce que j’ai expliqué à Maureen Kearney, quand je l’ai rencontrée, accompagnée de son mari et de sa fille. Je lui ai dit que ce serait ma vision d’un personnage, qu’il nous faudrait, avec Fadette Drouard, imaginer des scènes de famille d’après ce que l’on percevait des rapports avec son mari et avec sa fille. Il fallait nous laisser inventer."
"Il y avait des passages dans le livre qui étaient intrigants : par exemple, un soir au cœur de l’affaire, elle part en voiture dans la nuit, on ne sait pas pourquoi, ni ce qu’elle part faire. Une pulsion de suicide ? Le deal était que Maureen lise le scénario : elle l’a validé, tout en précisant que ce n’était pas tout à fait elle par instants, ou qu’elle n’aurait pas forcément réagi comme ça."
"Mais une très grande partie du film est fidèle à ce qui s’est passé : certains dialogues sont exacts au mot près, notamment ce que l’on entend au cours des deux procès", confie le cinéaste.
Naissance du projet
"J’avais déjà eu envie de faire un film sur une lanceuse d’alerte, autour d’Irène Frachon et du scandale du Mediator, mais ça ne s’était pas fait. Les pressions qu’avait subies Maureen Kearney, « la » syndicaliste d’Areva, l’agression violente dont elle avait été victime étaient puissamment dramatiques."
"On était allé très loin pour la contraindre à arrêter ses investigations... Le parcours de cette femme, sa mise en accusation, sa rédemption, ses moments de doute ou de dépression dont elle triomphe, c’était déjà un récit de cinéma. Peut-être davantage dans la lignée d’un cinéma politique américain ou italien."
"Il y avait aussi la promesse d’un rôle pour Isabelle Huppert : la sortie de LA DARONNE venait d’être décalée à cause du Covid, mais l’envie de retravailler ensemble était là. J’ai trouvé sur internet des photos de Maureen Kearney et j’ai tout de suite vu la possibilité qu’Isabelle lui ressemble à l’écran."
"Après avoir lu le livre, j’ai appris que le producteur Bertrand Faivre en avait acquis les droits, sans penser à un cinéaste en particulier. Nous nous sommes mis d’accord, et la scénariste Fadette Drouard et moi avons commencé à écrire le scénario", se rappelle le metteur en scène de Belphégor, le fantôme du Louvre.